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Au fur et à mesure des années qui passent, et après avoir vu bien des églises locales, je m’aperçois que le schéma et la préoccupation est bien souvent la même : on ne sait plus comment faire pour attirer des gens dans son église locale, ou dans le groupe de maison auquel on appartient.

Des dizaines de techniques voient le jour, plus inventives ou plus coûteuses les unes que les autres. J’ai vu même des églises qui empruntent certaines de ces techniques au monde moderne, reprenant des attitudes de marketing.
Un pasteur me disait même un jour, qu’une église locale se dirige exactement comme une entreprise…

On pourrait encore épiloguer sur ce genre de choses qui, on doit bien l’avouer ne donnent pas de grands résultats en général.
Il suffit de voir que plus de 90% des églises locales ont moins de 300 personnes dans leurs réunions. Seules certaines sortent du lot, sachant cependant que le nombre ne fait pas toujours la qualité. Souvent (mais pas toujours fort heureusement), on y retrouve un enseignement qui plaît à notre côté humain. Dans ce cas, il n’est plus question de renoncement à soi-même, plus question non plus de transformation à l’image de Dieu. Dans le cas de certaines de ces églises locales (pas toutes fort heureusement), le nombre est atteint parce que l’on n’enseigne pas la totalité de l’Évangile. On trouve ce genre d’endroits dans la plupart des pays du monde.
Bien sûr l’enseignement est loin d’être faux, mais il n’est simplement pas complet. On parle seulement de ce qui convient à la chair.

Pourtant Dieu a prévu de nous donner tout ce dont nous avons besoin afin de faire des disciples.
Nous n’avons pas besoin de techniques d’évangélisations, car nous pouvons faire beaucoup avec ce que nous avons.

Cela voudrait-il dire que toutes les activités organisées dans les églises locales afin d’attirer des gens ne sont pas bonnes ?
Pas du tout !
Mais il faut savoir mettre les choses dans un ordre, selon ce que l’Évangile nous enseigne.

Un jour je me trouvais sur un marché où notre tente de guérison était installée. C’était un matin d’hiver, il devait faire environ 8 degrés. Cette température pourra faire sourire des personnes de l’hémisphère nord, mais cette fois-là, notre tente se trouvait dans l’est de l’Australie où règne un climat tropical plus de 10 mois sur l’année.
Comme je le fais à mon habitude, ce matin-là j’abordais les gens qui passaient devant notre tente de guérison, leur proposant une guérison pour leur corps.
Il n’est pas rare de voir des gens marcher pieds nus en Australie, mais ce matin-là il faisait vraiment froid. Un jeune homme d’une vingtaine d’années passe devant moi, puis j’engage la conversation avec lui.
Après avoir fait connaissance, j’ai pu lui parler de la relation que Dieu nous propose d’avoir avec Lui par Jésus Christ. Ce jeune garçon était plein d’à priori et pensait qu’une relation avec Dieu était faite de rites à suivre suivis de tout un tas d’interdictions.

Il était très surpris d’entendre que Dieu nous propose une relation d’amour, et que par exemple, c’est par amour pour Lui que l’on change d’attitudes, et non par une obéissance brute.  Cette relation commençait à l’intéresser, mais il n’était de toute évidence pas encore prêt à faire le pas vers la nouvelle naissance, qui lui ouvrirait une relation avec Dieu par Jésus dans sa vie.
Comme toujours dans ces cas-là, mon seul objectif est que la personne puisse repartir, lorsque nous nous quittons, sur une bonne impression. Mon but est de toujours préparer le terrain pour le prochain chrétien que cette personne rencontrera plus tard. Que ce soit en terme de semaines, de mois ou d’années, peu m’importe ; ce que je veux à chaque fois que je partage l’Évangile, c’est que le prochain chrétien qui rencontrera cette personne puisse  entendre quelque chose comme : « Oh oui, j’ai déjà rencontré quelqu’un comme vous qui m’a parlé. Il était très sympa, il m’a parlé avec intérêt, j’ai vraiment apprécié ».

Qui n’a jamais rêvé de s’entendre dire quelque chose de similaire lorsqu’il s’adresse à quelqu’un pour lui parler de l’Évangile ?
C’est ma priorité : montrer aux gens que je les aime pour ce qu’ils sont, exactement comme Dieu Lui-même le fait.
Combien de fois j’ai malheureusement entendu des gens me dire qu’ils ont eu de mauvaises discussions avec des chrétiens qui les ont accusés de pécher, ou qui sont entrés dans une dispute verbale à propos de versets de la Bible. Quelle erreur !

Ce jour-là j’avais sur moi une de mes vestes d’hiver que j’affectionne particulièrement. Vous savez, ce genre de vêtement qui a déjà quelques années dans lequel on se sent à l’aise et vraiment bien au chaud !
J’avais remarqué que ce jeune garçon aux pieds nus n’avait sur lui qu’un t-shirt à manches longues avec une écharpe en tissu autour du cou.
À la fin de notre conversation, il me dit : « J’aime ta veste, elle est vraiment jolie ».
Sans réfléchir une seule seconde, je lui réponds : « Oui je l’aime vraiment bien, tu la veux ? ».
Il me répond que non car il n’était pas question pour lui de prendre quelque chose auquel je tenais apparemment.
Je lui ai donc dit : « Non prends la, ça me fait plaisir de te la donner ! ».
Alors ce jeune homme me répond qu’il accepterait de prendre ma veste, mais qu’en échange il voulait me donner son écharpe.
Je lui ai répondu : « Tu dois apprendre à recevoir sans donner pour autant. Dieu a fait la même chose avec nous, Il nous a donné Sa vie sans que nous puissions Lui donner quoi que ce soit en retour ».
Il a donc accepté de prendre ma veste qui est alors devenue la sienne.
Cette fois il avait chaud, et c’est moi qui avais froid. Mais cela ne me pesait pas, car j’étais bien conscient que la nature de Dieu en moi se manifestait naturellement.
Avant que l’on se quitte, ce jeune homme m’a encore remercié et me dit : « Cette veste me rappellera notre conversation ».
Je lui ai répondu : « Oui exactement, à chaque fois que tu verras cette veste, tu te souviendras que Jésus t’aime et qu’Il veut faire partie de ta vie ».

C’est un exemple parmi des millions où l’on peut choisir de manifester la nature de Dieu qui est déjà en nous.

Il a été très facile de créer une situation où ce jeune garçon aura avec lui un objet qui lui remémorera que Dieu l’aime et qu’Il veut changer radicalement sa vie. Parfois il suffit de pas grand-chose.

Lorsque nous sommes sur les marchés, il y a d’autres vendeurs autour de nous. Bien souvent le schéma est le même. Certains sont très accueillants, et d’autres voyant notre bannière « Guérisons gratuites » sont bien plus réticents. Dans la plupart des cas, ils ne savent pas comment agir avec nous ; ou d’autres fois certains sont contre ce que nous faisons car ils ont le plus souvent une mauvaise image de Dieu.
L’un de ces vendeurs qui était non loin de notre tente était particulièrement froid avec moi. Pourtant je fais toujours bien attention de saluer en souriant tous les vendeurs qui sont aux alentours de notre tente à chaque fois que j’arrive et que je repars. Mais cet homme qui avait à peu près mon âge était toujours un peu distant avec moi.

Nous sommes sur les marchés de 6h du matin à 13h30 environ tous les samedis. De ce fait j’ai toujours un sandwich et de quoi boire avec moi.
Ce jour-là, j’étais en train de manger un gros sandwich rond avec toutes sortes de crudités à l’intérieur. Je dois dire que ce sandwich était particulièrement « attirant » et donnait envie d’en manger. Au même moment cet homme passe devant moi et il me dit froidement : « Ton sandwich a l’air bon, tu l’as acheté où ? ».
Je lui réponds aussitôt : « Oh oui, il est vraiment bon, Je ne l’ai pas acheté, je l’ai préparé hier soir chez moi. Mais si tu veux je t’en prépare un pour la semaine prochaine ! ».
Je dois dire qu’il a pris ma réponse comme une phrase sans lendemain, et il a continué son chemin pour retourner à son stand.
Le samedi suivant je n’étais pas au marché, mais deux semaines plus tard, le vendredi soir en préparant mon sac pour le lendemain, je lui ai préparé un bon gros sandwich avec toutes sortes de crudités, comme celui qu’il m’avait vu manger 15 jours plus tôt.
Le lendemain, je suis allé à son stand et il n’était pas là. Sa femme me dit qu’il était parti faire une course. J’ai donc déposé le sandwich bien emballé en disant à a femme : « J’ai dit à ton mari que je lui apporterai un sandwich, alors le voilà, c’est pour lui ».
La semaine suivante cet homme qui ne s’arrêtait jamais devant notre tente de guérison, s’est arrêté pour me dire bonjour, et depuis cette froideur a disparu dans son attitude.  

Combien de fois j’ai eu à parler à des gens dans la rue, sur les marchés, dans un grand magasin, ou dans divers endroits, et quelle tristesse lorsque j’entends : « Oh oui ok, les chrétiens je connais ! J’ai déjà eu affaire à une personne dans mon travail qui me mettait une pression afin que je lise la Bible ». Ou bien : « Oh oui, j’ai parlé avec une personne comme vous il y a quelques temps, et on a fini par se disputer car elle me condamnait avec ses versets de la Bible parce que je n’étais pas d’accord avec elle ».

On peut faire beaucoup avec ce que l’on a !
Ceci fonctionne malheureusement dans le positif comme dans le négatif.  
Personnellement mon seul objectif lorsque je parle avec une personne de l’Évangile, c’est de lui donner la meilleure image de moi-même. Non pas que je cherche une gloire personnelle, mais parce que je suis pleinement conscient que je représente la personne de Dieu pour elle. Les gens ont cette habitude de faire des amalgames. Si vous donnez une bonne impression de vous-même lorsque vous parlez de l’Évangile, alors les gens auront une bonne impression de la personne de Dieu. Si vous donnez une mauvaise impression de vous-même, en entrant dans des discussions électriques par exemple, les gens auront une mauvaise image de Dieu. J’ai pour habitude de dire que même si l’on remporte son argumentation, si on l’a fait en offensant l’autre, alors on a perdu notre argumentation.
Bien sûr il n’est pas question ici de dire « oui » à tout, et de ne jamais montrer aux gens qu’il y a une voie bien meilleure que celle dans laquelle ils sont. Mais tout est dans la forme.
C’est dans ce genre de cas que je vais pouvoir constater si j’aime réellement mon prochain ou si je parle de l’Évangile autour de moi simplement parce que je souhaite prouver que j’ai raison et qu’ils ont tort par exemple.

La nouvelle naissance est là en premier lieu afin de me donner l’opportunité de devenir comme Dieu, d’être à Son image, être amour comme Lui est amour. C’est cette transformation de ma personne qui est le résultat d’une nouvelle naissance dans laquelle je suis passé un peu plus tôt.  À quoi bon naître de nouveau pour rester le même genre de personne ? Dieu nous a donné la vie de Jésus afin que nous l’échangions avec la sienne. Il a pris mon ancienne vie et l’a clouée à la croix afin que je puisse avoir cette possibilité de prendre la sienne et de l’intégrer dans ma nouvelle personne.
Bien sûr la nouvelle naissance nous donne un accès à l’éternité avec Dieu, mais le but premier est de devenir comme Dieu. Alors parce que je deviens comme Dieu, j’ai un accès comme Lui à l’éternité. J’ai Son autorité sur toutes choses, circonstances, maladies, etc… Et surtout je pense comme Lui, et de ce fait je parle aussi comme Lui. C’est dans cet ordre que doivent être les choses.

On peut faire beaucoup avec ce que nous avons !
Une veste, un sandwich, une parole aimable, un sourire, utiliser son argent pour bénir, sont des choses qui sont à la portée de tout le monde.

Je n’ai rien contre les grandes campagnes d’évangélisations, ou contre les différentes idées utilisées dans la plupart des églises locales pour attirer plus de gens. Mais toutes ces choses sont inutiles si nous n’avons pas en amont la bonne attitude dans notre vie de tous les jours. Toutes ces techniques ne sont rien si nous ne sommes pas amour comme Dieu est amour, si nous n’aimons pas notre prochain comme nous-mêmes. Elles ne valent rien si nous ne sommes pas capables de profiter des opportunités que le Saint Esprit va créer dans notre journée afin que nous puissions manifester la nature de Dieu envers les autres.

Quel plaisir lorsqu’il m’arrive parfois de parler à des gens et d’entendre : « Oh oui, vous êtes chrétien, j’ai parlé avec une personne comme vous il y a quelques temps. C’était vraiment une personne agréable. Nous n’étions pas d’accord sur tout, mais elle est restée gentille et polie, elle ne s’est pas énervée malgré le fait que je ne lui ai pas toujours bien parlé ».   

Alors dans ce genre de cas, je peux dire merci à celui ou celle qui est passé(e) avant moi. Cette personne a été assez mature pour penser qu’elle n’aura pas gain de cause ce jour-là. Mais qu’elle devait préparer le terrain pour le prochain chrétien que le Saint Esprit allait envoyer vers elle.

Le sort de l’humanité est dans les mains de l’Église de Christ, et il est plus qu’important d’en prendre pleinement conscience, afin d’agir de la meilleure manière.

A bientôt.

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