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Un de mes amis m’a un jour demandé pourquoi Jacques dans son épitre dit-il d’appeler les anciens pour prier pour nous alors que l’on entend dans mes enseignements à LVBN que chaque chrétien rempli du Saint Esprit a tout ce dont il a besoin pour avoir ses prières exaucées.
J’ai pensé vous faire profiter de ma réponse…

Si l’on remontre au début de sa lettre on comprend que Jacques est en train de parler à des chrétiens d’origine juive qui subissent la persécution hors d’Israël. Mais il parle également à un groupe de chrétiens (pas forcément de la même église locale) qui ne sont pas d’accord entres eux et se font du mal les uns et les autres.
Jacques commence les 4 premiers versets de sa lettre en expliquant bien qu’il écrit pour des Juifs nés de nouveau, qui sont hors d’Israël et qui, de plus, sont persécutés.

1  Jacques, serviteur de Dieu et du Seigneur Jésus-Christ, aux douze tribus qui sont dans la dispersion, salut !

2  Mes frères, regardez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés,

3  sachant que l’épreuve de votre foi produit la patience.

4  Mais il faut que la patience accomplisse parfaitement son œuvre, afin que vous soyez parfaits et accomplis, sans faillir en rien.

Ces gens sont donc dans un grand désarroi, accablés par les persécutions ; certains ont même perdu la vie selon Actes 8:1 (récit qui se trouve à la même époque).
Là, Jacques les exhorte afin qu’ils puissent retrouver une force mentale qui va les pousser à continuer le combat de la vie chrétienne. Il semblerait qu’ils soient peut-être persécutés par des gens non nés de nouveau et plus riches qu’eux… Peut-être dans le domaine du commerce, car les Juifs qui avaient pris la décision de partir de Jérusalem, l’avaient souvent fait pour faire du commerce ailleurs.  

9  Que le frère de condition humble se glorifie de son élévation.

10  Que le riche, au contraire, se glorifie de son humiliation ; car il passera comme la fleur de l’herbe.

On voit ici encore qu’il n’est pas question de souffrance au sens physique.
Mais Jacques les pousse à se servir de ce que Dieu leur a donné pour sortir de cette situation.

21  C’est pourquoi, rejetant toute souillure et tout excès de malice, recevez avec douceur la parole qui a été plantée en vous, et qui peut sauver vos âmes (âme ici, = l’être).

Il faut bien comprendre que le contexte de Jacques est à propos de Juifs nés de nouveau qui devaient subir de la part d’autres personnes chrétiennes et non chrétiennes, sûrement des actes malhonnêtes, dans le domaine professionnel et personnel. Et ils étaient, pour certains d’entres eux, tentés de faire comme les autres en face d’eux, et de rendre le mal pour le mal.

12  Heureux l’homme qui supporte patiemment la tentation ; car, après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que le Seigneur a promise à ceux qui l’aiment.

13 Que personne, lorsqu’il est tenté, ne dise : C’est Dieu qui me tente. Car Dieu ne peut être tenté par le mal, et il ne tente lui-même personne.

14  Mais chacun est tenté quand il est attiré et amorcé par sa propre convoitise.

Lorsque l’on regarde de plus près ce n’est pas très compliqué, il suffit de lire la lettre de Jacques et en même temps bien regarder et s’imaginer toute la scène que je viens de décrire.
Ensuite lorsque Jacques parle de mettre la parole en pratique, il veut dire : « Mettez en pratique ce que vous entendez dans les enseignements, intégrez-les dans vos vies de tous les jours, et vous verrez que les choses vont s’arranger ».

22  Mettez en pratique la parole, et ne vous bornez pas à l’écouter, en vous trompant vous-mêmes par de faux raisonnements.

23  Car, si quelqu’un écoute la parole et ne la met pas en pratique, il est semblable à un homme qui regarde dans un miroir son visage naturel,

 Il dit également de ne pas entrer dans des querelles avec ces gens-là :

26  Si quelqu’un croit être religieux, sans tenir sa langue en bride, mais en trompant son cœur, la religion de cet homme est vaine.

Dans le chapitre 2, Jacques explique de ne pas rendre le mal pour le mal, que ce n’est pas parce que ces gens les persécutent qu’ils doivent agir comme eux, d’une mauvaise manière.  

8  Si vous accomplissez la loi royale, selon l’Ecriture : Tu aimeras ton prochain comme toi-même, vous faites bien.

9  Mais si vous faites acception de personnes, vous commettez un péché, vous êtes condamnés par la loi comme des transgresseurs.

Il y a encore beaucoup d’autres versets dans ce sens, mais en voici simplement quelques exemples.
Il est aussi possible que certains chrétiens ayant été assassinés, aient suscité de la vengeance chez d’autres frères qui voulaient faire leur propre justice.

11  En effet, celui qui a dit : Tu ne commettras point d’adultère, a dit aussi : Tu ne tueras point. Or, si tu ne commets point d’adultère, mais que tu commettes un meurtre, tu deviens transgresseur de la loi.

12  Parlez et agissez comme devant être jugés par une loi de liberté,

13  car le jugement est sans miséricorde pour qui n’a pas fait miséricorde. La miséricorde triomphe du jugement.

Le chapitre 4 met à jour les différents entre les chrétiens.

1 D’où viennent les luttes, et d’où viennent les querelles parmi vous ? N’est-ce pas de vos passions qui combattent dans vos membres ?

2  Vous convoitez, et vous ne possédez pas ; vous êtes meurtriers et envieux, et vous ne pouvez pas obtenir ; vous avez des querelles et des luttes, et vous ne possédez pas, parce que vous ne demandez pas.

3  Vous demandez, et vous ne recevez pas, parce que vous demandez mal, dans le but de satisfaire vos passions.

11  Ne parlez point mal les uns des autres, frères. Celui qui parle mal d’un frère, ou qui juge son frère, parle mal de la loi et juge la loi. Or, si tu juges la loi, tu n’es pas observateur de la loi, mais tu en es juge.

Encore un exemple qui montre que beaucoup des persécutions et des querelles entre ces personnes venaient aussi d’une activité tournée principalement vers le commerce (professionnelle).

13  A vous maintenant, qui dites : Aujourd’hui ou demain nous irons dans telle ville, nous y passerons une année, nous trafiquerons, et nous gagnerons !

Puis Jacques parle dans le chapitre 5 au verset 10 de prendre exemple sur les prophètes qui ont souffert dans la patience.
Puis de Job au verset 11.
Et nous arrivons au sujet qui nous intéresse.
Dans le chapitre 5

13  Quelqu’un parmi vous est-il dans la souffrance ? Qu’il prie. Quelqu’un est-il dans la joie ? Qu’il chante des cantiques.

Le mot souffrance ici désigne dans l’original une souffrance morale dans le sens d’une affliction, faiblesse morale.  
Verset 14 : Jacques parle de malades d’un point de vue moral, comme la dépression par exemple, qui est morale avant tout.
Il leur dit en d’autres mots : « Dans ce cas appelez les anciens, car dans votre état vous avez besoin de frères solides pour vous aider, car votre état mental n’est pas assez fort pour vous en sortir seul. Vous n’arriverez pas à activer la foi nécessaire qui est en vous afin que vos prières soient couronnées de succès ».
Voici des versets du Nouveau Testament qui parlent de « malade » au sens moral et non physique, c’est le même mot original que dans Jacques 5 : 14

Actes 20:35  Je vous ai montré de toutes manières que c’est en travaillant ainsi qu’il faut soutenir les faibles, et se rappeler les paroles du Seigneur, qui a dit lui-même : Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir.

Romains 4:19  Et, sans faiblir dans la foi, il ne considéra point que son corps était déjà usé, puisqu’il avait près de cent ans, et que Sara n’était plus en état d’avoir des enfants.

Romains 8:3  Car chose impossible à la loi, parce que la chair la rendait sans force, — Dieu a condamné le péché dans la chair, en envoyant, à cause du péché, son propre Fils dans une chair semblable à celle du péché,

Romains 14:1 Faites accueil à celui qui est faible dans la foi, et ne discutez pas sur les opinions.

Romains 14:2  Tel croit pouvoir manger de tout : tel autre, qui est faible, ne mange que des légumes.

1 Corinthiens 8:11  Et ainsi le faible périra par ta connaissance, le frère pour lequel Christ est mort !

1 Corinthiens 8:12  En péchant de la sorte contre les frères, et en blessant leur conscience faible, vous péchez contre Christ.

2 Corinthiens 11:21  J’ai honte de le dire, nous avons montré de la faiblesse. Cependant, tout ce que peut oser quelqu’un, je parle en insensé, — moi aussi, je l’ose !

2 Corinthiens 11:29  Qui est faible, que je ne sois faible ? Qui vient à tomber, que je ne brûle ?

2 Corinthiens 12:10  C’est pourquoi je me plais dans les faiblesses, dans les outrages, dans les calamités, dans les persécutions, dans les détresses, pour Christ ; car, quand je suis faible, c’est alors que je suis fort.

2 Corinthiens 13:3  puisque vous cherchez une preuve que Christ parle en moi, lui qui n’est pas faible à votre égard, mais qui est puissant parmi vous.

2 Corinthiens 13:4  Car il a été crucifié à cause de sa faiblesse, mais il vit par la puissance de Dieu ; nous aussi, nous sommes faibles en lui, mais nous vivrons avec lui par la puissance de Dieu pour agir envers vous.

2 Corinthiens 13:9  Nous nous réjouissons lorsque nous sommes faibles, tandis que vous êtes forts ; et ce que nous demandons dans nos prières, c’est votre perfectionnement.

Il est vrai qu’il y avait deux sources de découragement qui ont mené certains de ces chrétiens à tomber dans le découragement, puis dans la faiblesse, puis dans le péché.

1/ Le fait des percussions extérieures de la vie de tous les jours (liées à leurs vies professionnelles et personnelles).
2/ La persécution parce qu’ils étaient chrétiens.(liée à leurs croyances).

Actes 8:1  Saul avait approuvé le meurtre d’Etienne. Il y eut, ce jour-là, une grande persécution contre l’Eglise de Jérusalem ; et tous, excepté les apôtres, se dispersèrent dans les contrées de la Judée et de la Samarie. Environ 35 ans après Jésus Christ. 

Actes 9:1 -2  Cependant Saul, respirant encore la menace et le meurtre contre les disciples du Seigneur, se rendit chez le souverain sacrificateur, et lui demanda des lettres pour les synagogues de Damas, afin que, s’il trouvait des partisans de la nouvelle doctrine, hommes ou femmes, il les amenât liés à Jérusalem. Environ 37 ans après Jésus Christ.   

La lettre de Jacques a été écrite environ 45 ans après Jésus Christ. Je pense que l’on peut considérer que la persécution ait pu durer 8 ans au moins. Et si Jacques a été poussé à leur écrire une lettre d’enseignement, c’est que les choses n’en étaient pas simplement à leur début.
Pour information, Paul était déjà converti à ce moment depuis au moins 6 ans.
Bien sûr les dates de la Bible chronologique ne sont pas parfaites, mais je pense néanmoins qu’elles nous donnent de précieuses indications sur lesquelles on peut se baser avec une fourchette +/-, pour étudier.

Il semblerait donc fortement que la grande persécution des Juifs chrétiens hors d’Israël, coïncide avec la même époque que la lettre de Jacques.
Même si l’on considère que ce n’est pas le cas, on peut tout de même conclure que ces « malades » dont parle Jacques, sont des chrétiens tellement affaiblis, qu’ils ne peuvent plus prier efficacement pour eux-mêmes.  Et donc dans ce cas, et dans ce cas uniquement, Jacques leur conseille de faire appel à d’autres chrétiens plus fort moralement, qui pourront prier pour eux. Mais cela n'est pas une règle qu'il faudrait appliquer à chaque fois que l'on a besoin de prier, car ce n'est pas du tout ce que Jacques dit dans sa lettre. Beaucoup trop de chrétiens font systématiquement appel à des anciens ou à d'autres frères et sœurs lorsqu'ils ont besoin de prier. Avec le temps cela devient une habitude, et cela les garde dans une faiblesse constante. Ces mêmes personnes ne sont jamais capables de se débrouiller seules, satan les garde dans des pensées comme : "Tu n'as pas assez de foi, appelle vite quelqu'un car toi-même tu n'es pas assez fort, ta prière ne sera jamais aussi puissante que celle des autres", De ce fait on en vient à faire une règle d'appeler d'autres personnes pour prier pour soi lorsqu'un problème survient. La prière à plusieurs n'est pas plus puissante que seul, car nous avons tous reçu la même puissance qui a ressuscité Jésus Christ de la mort dans notre esprit.

Lorsqu’une personne née de nouveau n’a pas de problèmes pour prier, pour se concentrer et utiliser son autorité, alors sa propre prière sera tout aussi puissante que n’importe quelle autre, pour peu qu’elle active la foi qui est déjà en elle, sachant que tous les chrétiens ont reçu la même dose de foi. Bien sûr il n’est pas question de laisser dans le besoin nos frères et sœurs, mais l’assistanat n’est pas ce que Dieu préconise. Trop de chrétiens profitent de cet assistanat que d’autres proposent à outrance demandant : « Qui veut que je prie pour lui ? ».
Comprenons bien encore une fois que ce n’est pas une mauvaise chose d’aider lorsque qu’il y a un besoin. Mais l’autonomie est très importante, elle passe par de l’enseignement. Ceux qui demandent des prières alors qu’ils ont tout pour le faire eux-mêmes doivent changer cela. De la même manière, ceux qui proposent des prières à outrance sans se soucier si la personne est capable de le faire elle-même ou pas, doivent également changer cela. La clé est d’apprendre aux chrétiens qui en ont besoin, à prier avec succès et non de les assister. C’est l’autonomie les uns par rapport aux autres qui rendra l’Eglise de Christ plus forte.

A bientôt

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